Sommaire
Note
Ă l’exception de mes ouvrages, les publications sont prĂ©sentĂ©es ici par thĂšmes et non par types de productions – ces derniĂšres sont certes la norme mais elles apparaissent dĂ©jĂ ainsi dans mon Curriculum vitae (tĂ©lĂ©chargeable ici) et sur ma page Academia. On trouvera les rĂ©sumĂ©s en anglais sur cette derniĂšre.
Except for the books, the publications are listed thematically and not by type of production, as it appears in my CV and on Academia (except my books). One can find the English abstracts on Academia.
Ouvrages

La fabrique de lâanglais. GenĂšse socioculturelle dâune langue Ă la fin du Moyen Ăge, Paris, Ăditions de la Sorbonne, 2023, 344 p.
Alors que lâAngleterre de la fin du Moyen Ăge est secouĂ©e par des transformations politiques et socio-culturelles majeures, une littĂ©rature en anglais, langue jusque lĂ peu prestigieuse dans le royaume par rapport au latin et au français, se dĂ©veloppe Ă grands pas. Or, langue et littĂ©rature ne sont pas seulement des reflets des transformations de la sociĂ©tĂ©, elles les façonnent Ă©galement.
Cette Ă©tude dâun corpus de paratextes (prologues et Ă©pilogues) dâune trentaine dâĆuvres composĂ©es entre 1350 et 1470 environ, de natures variĂ©es â politiques, poĂ©tiques, dĂ©votionnelles, historiques, scientifiques⊠â cherche Ă mettre en lumiĂšre les modalitĂ©s de la constitution dâune langue intellectuelle et politique dans diffĂ©rents champs littĂ©raires, en Ă©tudiant notamment les rapports de ses producteurs et lecteurs aux pouvoirs (laĂŻcs, ecclĂ©siastiques et divins), aux savoirs, Ă lâindividu et Ă leur propre identitĂ©. Pour ce faire, il est fait appel aussi bien aux mĂ©thodes dâanalyses historique et littĂ©raire « classiques » quâaux outils de la textomĂ©trie.
Lâobjectif est bien, par lâanalyse croisĂ©e du lexique, des idĂ©es qui y sont exprimĂ©es et des relations qui se nouent entre lâauteur et son lectorat, de montrer comment ces Ćuvres, prises dans leur ensemble autant que dans leur diversitĂ©, participent Ă la construction dâune communautĂ© de plus en plus anglaise, si ce nâest nationale, malgrĂ© des tensions de tous ordres.

La guerre de Cent Ans, Saint-Denis, Presses Universitaires de Vincennes (Libre Cours) 2017, 184 p. (en ligne: https://www.cairn.info/la-guerre-de-cent-ans–9782842927318.htm).
QuatriĂšme de couverture :
SynthĂšse sur cet Ă©pisode des relations entre l’Angleterre et la France, fondĂ©e sur une histoire comparĂ©e des deux royaumes.
Le Brexit, votĂ© le 24 juin 2016, rappelle avec fracas l’existence d’une mĂ©fiance continue des Anglais face Ă l’Europe continentale en gĂ©nĂ©ral et la France en particulier, malgrĂ© des liens Ă©troits depuis l’AntiquitĂ©. La guerre de Cent ans en est un des Ă©pisodes les plus spectaculaires. Sans prĂ©tendre Ă l’exhaustivitĂ©, cet ouvrage entend, sur quelques thĂ©matiques fondamentales, Ă©tablir une vĂ©ritable histoire comparĂ©e des deux royaumes.
On trouvera des ressources supplĂ©mentaires accompagnant l’ouvrage sur le site MĂ©nestrel : http://www.menestrel.fr/?-03-La-guerre-de-Cent-ans-.

Richard III, Paris, Ellipses, 2011, 312 p., réédition en poche, 2022.
QuatriĂšme de couverture :
Richard III, le plus cĂ©lĂšbre des tyrans shakespeariens, apparaĂźt comme lâune des incarnations les plus tragiques du vice au pouvoir. Depuis sa composition Ă la fin du xvie siĂšcle, la popularitĂ© du Richard III de Shakespeare ne sâest jamais dĂ©mentie sur scĂšne ou Ă lâĂ©cran.
Cet anti-hĂ©ros par excellence est pourtant un personnage historique bien rĂ©el, acteur majeur dans la tourmente des guerres civiles anglaises (la guerre des Deux Roses), Ă la fin du xve siĂšcle. Dernier roi yorkiste, il sâempare du pouvoir en 1483, Ă la mort de son frĂšre Ădouard IV, en Ă©liminant ses jeunes neveux. Son rĂšgne fut bref : le 22 aoĂ»t 1485, il est vaincu Ă la bataille de Bosworth par le fondateur de la dynastie des Tudor, Henri, comte de Richmond. Pour les Anglais, câest la fin dâun Moyen Ăge dont Richard est le fossoyeur.
Du jour mĂȘme de son usurpation, Richard a suscitĂ© passions et fascination, qui ont conduit Ă sa transformation en monstre mythique. Lâobjet de ce livre est dâabord de lui rendre sa dimension historique, de replacer ses actes dans le contexte de la sociĂ©tĂ© anglaise de la fin du Moyen Ăge, marquĂ©e par de profondes transformations sociales, politiques et culturelles. Mais il sâagit aussi dâanalyser la mĂ©tamorphose dâun homme, tout en tentant de comprendre les ressorts de la naissance et la persistance dâun mythe nourri par la question centrale de la perversion du pouvoir et de ses consĂ©quences sur lâ(in)humanitĂ©.

Dialogues et rĂ©sistances : une anthologie de textes anglais de la fin du Moyen Ăge, introduction, traduction et commentaires, en collaboration avec Stephen Morrison, Turnhout, Brepols, 2010, 412 p.
QuatriĂšme de couverture :
Les textes prĂ©sentĂ©s dans ce recueil, traduits pour la premiĂšre fois en français, ont Ă©tĂ© composĂ©s entre le milieu du xive et du xve siĂšcle, alors que lâAngleterre connaĂźt de fortes transformations dans tous les domaines â politiques, sociaux, culturels, Ă©conomiques â non sans rĂ©sistances. PoĂšmes, sermons ou encore tracts polĂ©miques, produits dans un contexte de dĂ©veloppement de la âliteracyâ (aptitude Ă lire et Ă Ă©crire) et dâune culture Ă©crite en anglais, sâinterrogent, et parfois contestent, ces Ă©volutions. Ces textes suggĂšrent tous quâen rĂ©alitĂ©, ces transformations fonctionnent ensemble et ils constituent tous des lieux de communication, de dialogue ou de rĂ©sistance (voire les deux) dans une sociĂ©tĂ© anglaise alors en pleine Ă©bullition.

Une Angleterre entre rĂȘve et rĂ©alitĂ©. LittĂ©rature et sociĂ©tĂ© en Angleterre au xive siĂšcle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2007, 430 p. (en ligne: https://books.openedition.org/psorbonne/11966).
QuatriĂšme de couverture :
Dans les derniers siĂšcles du Moyen Ăge, lâAngleterre a connu des transformations essentielles, Ă la fois culturelles, politiques et sociales. Elles apparaissent dans toute leur complexitĂ© au sein de la production poĂ©tique contemporaine, qui a constituĂ© durant cette pĂ©riode un mĂ©dium de communication fondamental. Ainsi, lâobjet de cette Ă©tude est-il lâanalyse des interactions entre ces diffĂ©rentes transformations et un corpus de poĂšmes allitĂ©ratifs composĂ©s en anglais dans le courant du xive siĂšcle (dont le reprĂ©sentant le plus illustre est le Piers Plowman de William Langland). Il sâagit notamment de dĂ©gager toute la richesse de textes littĂ©raires qui doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des sources historiques Ă part entiĂšre. Lâauteur sâattache tout dâabord Ă replacer ces textes dans leur cadre social et culturel, avant dâanalyser leur diffusion. Elle envisage ensuite les nombreux thĂšmes abordĂ©s dans les poĂšmes, qui reflĂštent les multiples intĂ©rĂȘts des poĂštes : lâorganisation de la sociĂ©tĂ©, le gouvernement et la justice, lâinstitution ecclĂ©siastique et la connaissance, la perception du salut de chacun et de tous, la perception des auteurs de leur activitĂ© littĂ©raire. Les critiques de ces derniers, mais aussi leurs propositions et leurs espoirs, reflĂštent et enrichissent un dialogue de plus en plus large au sein de la sociĂ©tĂ© anglaise.

Pierre le Laboureur de William Langland, introduction, traduction et commentaires, Paris, Publications de la Sorbonne, 1999, 278 p. (à télécharger ici).
QuatriĂšme de couverture :
Injustement mĂ©connu en France, Pierre le laboureur est pourtant considĂ©rĂ© outre Manche comme une Ćuvre majeure de la fin du Moyen Age anglais, Ă cĂŽtĂ© des Contes de Canterbury de Geoffrey Chaucer. Son auteur, William Langland, y a travaillĂ© toute sa vie, entre 1360 et 1390 environ, et nous a laissĂ© un texte dâune richesse et dâune complexitĂ© extraordinaire, aussi bien sur un plan purement littĂ©raire quâhistorique. Il nous convie Ă un voyage dans la sociĂ©tĂ© de son temps, transformĂ©e par le prisme de ses rĂȘves, et met en scĂšne Ă travers la question centrale du salut de lâhomme, toutes les interrogations dâune Ă©poque troublĂ©e â celle de la Guerre de Cent ans et de lâaprĂšs Peste Noire â sur les problĂšmes sociaux et politiques, psychologiques, et religieux. La barriĂšre linguistique explique sa faible renommĂ©e en France. Cette traduction se veut donc une invitation Ă la dĂ©couverte dâune Ćuvre multiple et susceptible dâenrichir la connaissance des derniers siĂšcles du Moyen Ăge. Elle a Ă©tĂ© effectuĂ©e de la maniĂšre la plus accessible possible, et est accompagnĂ©e dâune introduction et de notes qui ont pour but dâapporter les Ă©claircissements essentiels Ă la comprĂ©hension du poĂšme, sans pour autant Ă©puiser ses multiples sens.
Cette traduction est intégralement disponible ici : https://www.academia.edu/11293170/Pierre_le_Laboureur_Integral_French_translation_of_Piers_Plowman_.
Directions ou co-directions d’ouvrages et collaborations

Villes et construction étatique en Europe du Nord-Ouest du xiiie au xve siÚcle (Empire, anciens Pays-Bas, France, Angleterre), sous la direction de Julie Pilorget, en collaboration avec Tobias Boestad, Morwenna Coquelin, Aude Mairey, Cécile Becchia et Aurélie Stuckens, Paris, Atlande, 2022.

Barbara Fleith, RĂ©janne Gay-Canton, GĂ©raldine Veysseyre (dir.) en collaboration avec Aude Mairey et Audrey PĂ©rard, De lâ(id)entitĂ© textuelle au cours du Moyen Ăge tardif (xiiie–xve siĂšcle), Paris, Classiques Garnier. 2018, 409 p.
QuatriĂšme de couverture :
Le prĂ©sent ouvrage analyse la textualité mĂ©diĂ©vale, et surtout la maniĂšre traditionnelle de l’envisager comme un ensemble d’entitĂ©s textuelles singuliĂšres. La prioritĂ© est accordĂ©e Ă l’examen de textes dont la circulation fut dynamique et qui, en consĂ©quence, ont subi lors de leur diffusion des transformations de contenu, de forme ou de langue qui parfois confinent Ă la crĂ©ation d’Ćuvres nouvelles. Il s’agit d’Ă©tablir dans quelle mesure il est lĂ©gitime de considĂ©rer ces manifestations textuelles comme une seule Ćuvre; puis de dĂ©terminer comment les auteurs, les copistes et les lecteurs de la fin du Moyen Ăge percevaient les copies innovantes, les réécritures et les traductions.

Aude Mairey, Fanny Madeline et Solal AbĂ©lĂšs (dir.), « Contre-champs ». Ătudes offertes Ă Jean-Philippe Genet par ses Ă©lĂšves, Paris, Classiques Garnier, 2016, 455 p.
QuatriĂšme de couverture :
Du pays de Galles Ă la BohĂȘme et des Flandres Ă lâItalie, de la prosopographie Ă la codicologie et aux usages des sciences sociales, les contributions de ce volume, offert par ses Ă©lĂšves Ă Jean-Philippe Genet, tĂ©moignent de ses multiples intĂ©rĂȘts, mais aussi de la richesse et de la diversitĂ© de ses enseignements. Les quatre parties de cet ouvrage analysent respectivement quelques-uns de ses apports historiographiques majeurs, des exemples de relations entre Ătats, territoires et acteurs, des Ă©lĂ©ments du systĂšme de communication occidental de la seconde moitiĂ© du Moyen Ăge et, enfin, plusieurs aspects de lâhistoire du livre mĂ©diĂ©val.

BenoĂźt GrĂ©vin et Aude Mairey (dir.), Le Moyen Ăge dans le texte. Cinq ans dâhistoire textuelle au Laboratoire de MĂ©diĂ©vistique occidentale de Paris, Paris, Publications de la Sorbonne, 2016, 303 p.
QuatriĂšme de couverture :
Le Moyen Ăge dans le texte explore diffĂ©rentes facettes de la « nouvelle histoire textuelle » qui sâest imposĂ©e en histoire mĂ©diĂ©vale ces trente derniĂšres annĂ©es. Le livre reflĂšte un cycle dâateliers oĂč se sont confrontĂ©s pendant cinq ans des chercheurs issus du Laboratoire de mĂ©diĂ©vistique occidentale de Paris (Lamop), de France et de lâĂ©tranger, de lâAngleterre au Japon, dans une approche interdisciplinaire mettant en contact historiens, spĂ©cialistes de la littĂ©rature, linguistes et philologues. La nouvelle histoire textuelle a rĂ©volutionnĂ© le champ de lâhistoire mĂ©diĂ©vale en interrogeant toutes les dimensions de la source-texte, conçue non plus comme une Ă©vidence, mais comme le terrain dâune enquĂȘte, quantitative et qualitative, devant sans cesse ĂȘtre renouvelĂ©e. Comment articuler les connaissances auxiliaires nĂ©cessaires Ă lâexploration historique du texte ? Quels jeux dâĂ©chelles adopter, et quelle philosophie de rapport Ă la source ? Comment replacer les textes dans leurs sociĂ©tĂ©s de crĂ©ation ? Cinq angles dâattaque sont prĂ©sentĂ©s, permettant de rĂ©flĂ©chir Ă ces problĂšmes : les enjeux de lâhistoire des collections textuelles ; les jeux de code-switching et dâoscillation linguistique ; la Bible en tant quâobjet dâhistoire textuelle ; lâabsence du texte comme dĂ©fi Ă la recherche ; enfin les diffĂ©rentes approches europĂ©ennes du concept dâĂ©criture pragmatique.

Jean-François Dunyach et Aude Mairey (dir.), Les Ăąges de Britannia. Repenser l’histoire des mondes britanniques (Moyen Ăge-xxie siĂšcle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, 288 p.
QuatriĂšme de couverture :
Britannia, figure tutĂ©laire de la Grande-Bretagne, nâen a pas fini de se pencher sur son riche passĂ©. Dâune modeste Ăźle perdue au Nord-Ouest de lâEurope Ă lâEmpire mondial le plus vaste de lâhistoire, le destin de la Grande-Bretagne suscite en effet, et depuis longtemps, nombre dâinterrogations sur le sort, voire le destin, de cette nation bien particuliĂšre. Cet ouvrage a pour ambition dâĂ©voquer les rĂ©cents enjeux de la redĂ©finition des domaines chronologiques convenus de lâhistoire britannique, quâils soient traditionnels (comme la pĂ©riodisation classique et institutionnalisĂ©e entre histoires « mĂ©diĂ©vale », « moderne » et « contemporaine ») ou quâils relĂšvent dâenjeux plus larges portant sur lâhistoire de lâenvironnement, lâhistoire impĂ©riale ou encore la global history. Il sâagit ici de croiser les rĂ©flexions sur la spĂ©cificitĂ© des pĂ©riodes traditionnelles appliquĂ©es au domaine britannique et les perspectives plus gĂ©nĂ©rales des histoires globales contemporaines.
Les Tudors, toujours « mĂ©diĂ©vaux » ? Le Long Eighteenth-Century, toujours aussi long ? La dĂ©mocratie est-elle « trans-pĂ©riode » et dĂ©passe-t-elle les Ăąges comme les domaines gĂ©ographiques ? Lâhistoire impĂ©riale bouscule-t-elle les scansions traditionnelles de lâhistoire britannique ? Comment lâhistoire de lâenvironnement articule-t-elle histoire globale et histoire « domaniale » britannique ? Quâest-ce quâen somme une pĂ©riode historique et y a-t-il Ă cet Ă©gard une spĂ©cificitĂ© des re-pĂ©riodisations contemporaines de lâhistoire des mondes britanniques ?
 Langages politiques
â, « Langues et impĂ©rialitĂ© seconde dans les Ăźles Britanniques Ă la fin du Moyen Ăge », dans BenoĂźt GrĂ©vin et Fulvio Delle Donne (dir.), Il re e le sue lingue. Comunicazione e imperialitĂ / Le roi et ses langues, Communication et impĂ©rialitĂ©, Potenza, Basilica University Press, 2023, p. 123-146 [en ligne Ă l’adresse suivante : https://web.unibas.it/bup/Libri/Imperialiter_Lingue.pdf].
â, Les langages politiques au Moyen Ăge, xiie–xve siĂšcles, MĂ©diĂ©vales, 57, automne 2009, introduction p. 5-14. [en ligne Ă lâadresse suivante : https://medievales.revues.org/5797]
I. La société politique en représentation
â, « Le yeoman dans la littĂ©rature anglaise de la fin du Moyen Ăge », dans FrĂ©dĂ©ric Boutoulle et StĂ©phane Gomis (dir.), Cultures villageoises au Moyen Ăge et Ă lâĂ©poque moderne. 37e journĂ©es internationales de Flaran, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail (Cahiers de Flaran, 37), 2017, p. 105-117.
Une version longue de cet article est disponible en ligne sur HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02391803v1.
Aux xive et xve siĂšcles, la structuration de la sociĂ©tĂ© anglaise sâest profondĂ©ment transformĂ©e. La montĂ©e en puissance de groupes sociaux dynamiques â la gentry (petite et moyenne noblesse), les marchands, les hommes de loi â ont fait lâobjet de nombreuses Ă©tudes. Mais, un cran au-dessous, les reconfigurations sociales ont Ă©galement Ă©tĂ© importantes, surtout aprĂšs 1350. Une catĂ©gorie, souvent jugĂ©e emblĂ©matique des Ă©lites villageoises au xvie siĂšcle, se forme alors, celle des yeomen. Pourtant, les quelques rĂ©fĂ©rences aux yeomen dans la littĂ©rature en anglais de cette pĂ©riode, alors en pleine expansion, font apparaĂźtre la profonde ambiguĂŻtĂ© de cette catĂ©gorie, ce qui nâa pas manquĂ© de provoquer des controverses en particulier sur le yeoman le plus cĂ©lĂšbre de tous les temps, Robin des Bois. Mais lâĂ©tude conjuguĂ©e de ces rĂ©fĂ©rences et des nombreuses sources parlementaires suggĂšre que le yeoman anglais, quâil soit membre dâune maisonnĂ©e aristocratique, archer montĂ© dans les campagnes de la guerre de Cent Ans, petit propriĂ©taire terrien, artisan aisĂ© ou tout cela Ă la fois, est dans tous les cas dans une situation sociale particuliĂšre, au carrefour des structures et des Ă©volutions politiques de la fin du Moyen Ăge. Lâimportance de la forĂȘt, lâarcherie, ou encore la volontĂ© de rĂ©forme politique sont autant de traits qui les caractĂ©risent, socialement autant que culturellement, dans cette « joyeuse Angleterre » que beaucoup appellent de leurs vĆux.
â En collaboration avec Franck Collard, « In the Mirror of Mutual Representation : Political Society As Seen By Its Members », dans Chris Fletcher, Jean-Philippe Genet et John Watts (dir.), Political Society in France and England at the end of the Middle Ages, Cambridge University Press, 2015, p. 317-350.
Cet article Ă quatre mains se propose dâexplorer les reprĂ©sentations mutuelles des acteurs des sociĂ©tĂ©s politiques françaises et anglaises de la fin du Moyen Ăge, ainsi que leurs visions de lâordonnancement de la sociĂ©tĂ©, par lâĂ©tude de sources de nature variĂ©e â littĂ©raires, historiques, polĂ©miques ou normatives.
â, « Lâaristocratie anglaise face aux Lollards », dans Arian Boltanski et Franck Mercier (dir.), Le Salut par les armes. Noblesse et dĂ©fense de lâorthodoxie (xiiie–xviie s.), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2011, p. 81-92 [en ligne sur HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01313305v2].
Les dĂ©bats historiographiques sur la dimension religieuse de la culture de lâaristocratie anglaise Ă la fin du Moyen Ăge ont Ă©tĂ© nombreux et les questionnements gĂ©nĂ©raux sur la dĂ©votion de ces groupes sociaux ont Ă©tĂ© importants, par exemple sur la dĂ©votion livresque ou sur lâidĂ©e de croisade. Mais ces dĂ©bats sont en partie liĂ©s Ă lâapparition de la seule vĂ©ritable hĂ©rĂ©sie anglaise de la pĂ©riode, le lollardisme. Or, les rĂ©actions spĂ©cifiquement aristocratiques sont peu nombreuses ou du moins rarement traitĂ©es pour elles-mĂȘmes. Elles constituent pourtant une dimension importante si lâon veut envisager de maniĂšre globale les rapports entre orthodoxie et hĂ©tĂ©rodoxie dans le cadre gĂ©nĂ©ral des transformations de la sociĂ©tĂ© politique. AprĂšs avoir rappelĂ© les principales caractĂ©ristiques de lâhĂ©rĂ©sie lollarde, cet article prĂ©sente un Ă©tat des lieux, forcĂ©ment incomplet, des rĂ©actions des Ă©lites. Un dernier temps est consacrĂ© Ă une Ă©tude de cas, celle des textes du poĂšte et scribe, Thomas Hoccleve, afin de proposer quelques pistes de rĂ©flexion.
â, « Quâest-ce que le peuple ? Quelques rĂ©flexions sur la littĂ©rature politique anglaise de la fin du Moyen Ăge », MĂ©diĂ©vales, 57, 2009, p. 53-74. [en ligne Ă lâadresse suivante : https://medievales.revues.org/5804].
La sociĂ©tĂ© politique anglaise de la fin du Moyen Ăge a connu de profondes transformations. La constitution dâun langage politique en anglais, prĂ©sent notamment dans la littĂ©rature contemporaine, en est Ă la fois un reflet et un moteur. Les incertitudes sur lâexpression de catĂ©gories-clĂ©s, le peuple et la communautĂ©, en tĂ©moignent. Leur analyse suggĂšre une sĂ©paration accrue entre les sujets du royaume et ceux qui les reprĂ©sentent, une hiĂ©rarchisation croissante, mais avec des hĂ©sitations et des tensions.
â, « Les modĂšles royaux dans la poĂ©sie anglaise de la fin du Moyen Ăge », dans Jean-Christophe Cassard, Ălisabeth Gaucher et Jean KerhervĂ© (dir.), VĂ©ritĂ© poĂ©tique, vĂ©ritĂ© politique : mythes, modĂšles et idĂ©ologies politiques au Moyen Ăge, Brest, CRBC, 2007, p. 297-315 [en ligne sur HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00771438v1].
Dans lâĂtat monarchique anglais de la fin du Moyen Ăge, le roi joue un rĂŽle essentiel, Ă la fois moteur et garant du gouvernement et de la sociĂ©tĂ©, mais dans un contexte politique souvent difficile, oĂč les dĂ©positions ne sont pas rares ? Dans ce cadre, il est important de comprendre ce que reprĂ©sentait le roi pour ses sujets, de comprendre comment ils ont pu composer avec lâimportance de la personne royale en prenant en compte la rĂ©alitĂ© des faits, par exemple les changements de dynasties. La littĂ©rature politique de la pĂ©riode, abondante, constitue une porte dâentrĂ©e privilĂ©giĂ©e en la matiĂšre ; si la figure royale y est essentielle, elle connaĂźt cependant des Ă©volutions importantes, qui tĂ©moignent aussi de la volontĂ© de dialogue de la sociĂ©tĂ© politique anglaise.
II. Du bon gouvernement en Angleterre
â, « La paix civile chez John Lydgate (annĂ©es 1420-1430) », Fabula / Les colloques, Fiat pax. Le dĂ©sir de paix dans la littĂ©rature mĂ©diĂ©vale [en ligne : http://www.fabula.org/colloques/document9732.php].
John Lydgate, moine bĂ©nĂ©dictin de la cĂ©lĂšbre abbaye de Bury St Edmunds, fut lâĂ©crivain anglais le plus prolifique du XVe siĂšcle. Sa production, trĂšs variĂ©e, fut destinĂ©e Ă lâensemble des Ă©lites anglaises. Actif durant des annĂ©es troubles marquĂ©es par la minoritĂ© dâHenri VI de Lancastre, il a frĂ©quemment rĂ©flĂ©chi sur les causes des divisions politiques et sur les solutions pour parvenir Ă la paix civile. Ce sont ces rĂ©flexions que cet article entend envisager, dans le contexte de lâaffirmation dâune littĂ©rature en anglais Ă la fin du Moyen Ăge.
â, « Reformatio in absentia. Quels champs lexicaux pour Ă©voquer la rĂ©forme en Angleterre Ă la fin du Moyen Ăge ? », dans Marie Dejoux (dir.), Reformatio ? Dire la rĂ©forme au Moyen Ăge (xiiie-xve siĂšcle), Paris, Ăditions de la Sorbonne, 2023, p. 253-273.
â, « Nation et discorde civile en Angleterre Ă la fin du Moyen Ăge », dans Flocel SabatĂ© (dir.), La naciĂł a lâedat mitjana, Lleida, PagĂšs editors, 2021, p. 223-248 (mise en ligne Ă venir).
â, « Les poĂštes lancastriens : quel engagement pour la paix ? », dans Jean Philippe Genet, Patrick Boucheron et Ătienne Anheim (dir.), De Dante Ă Rubens : lâartiste engagé ? (vers 1300-v. 1640), Paris, Ăditions de la Sorbonne, 2020, p. 161-180 (mise en ligne Ă venir).
Ă la fin du xive et dans la premiĂšre moitiĂ© du xve siĂšcle, les Anglais sont presque continuellement en guerre â contre les Français bien sĂ»r, mais aussi entre eux, suite Ă la dĂ©position de Richard II par Henri IV en 1399. Plusieurs poĂštes actifs durant cette pĂ©riode ont alors Ă©crit pour exhorter leur souverains et leurs compatriotes Ă la paix â tel John Gower, Thomas Hoccleve ou John Lydgate mais aussi des anonymes. Cet article explore les modalitĂ©s de leurs discours sur la paix, qui sâappuient certes sur un socle traditionnel Ă©thique et chrĂ©tien, mais qui offrent nombre de variantes et de nuances, intimement liĂ©es au contexte dans lesquels ils sont composĂ©s.
â, « La « matiĂšre de Troie » en Angleterre, xiie–xve siĂšcles », Troianalexandrina, 18, 2018 (2019), p. 405-412 (mise en ligne Ă venir)
En Angleterre, en complĂ©mentaritĂ© et en lien avec le mythe arthurien, le mythe de fondation de la Grande-Bretagne âet de Londres, la «nouvelle Troie»â par Brutus, petit-fils dâĂnĂ©e (le fondateur lĂ©gendaire de Rome), a Ă©tĂ© particuliĂšrement important Ă partir du xive siĂšcle, autant pour la justification gĂ©nĂ©alogique de la royautĂ© des PlantagenĂȘt, puis des Lancastre, que pour ses dimensions multiples, notamment civilisatrices et pour certains, parfois, impĂ©rialistes. PrĂ©sentĂ©es dans ces quelques pages, les sources de la fin du Moyen Ăge, adaptations dâĆuvres fondatrices, le dĂ©montrent Ă lâenvi.
â, « La tradition du Brut en moyen anglais Ă la fin du Moyen Ăge », dans GĂ©raldine Veysseyre et HĂ©lĂšne Cotterel (dir.), LâHistoria regum Britannie de Geoffroy de Monmouth et les Bruts en Europe, tome 2, Production, circulation et rĂ©ception (xiie–xvie siĂšcle), Paris, Classiques Garnier, 2018, p. 169-191 [en ligne sur HAL-SHS: https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-03064590].
Les Bruts comptent parmi les textes les plus lus en Angleterre de la ïŹn du Moyen Ăge. ComposĂ©es en français Ă la ïŹn du xiiie siĂšcle, puis adaptĂ©es en latin et en anglais, ces chroniques, longtemps dĂ©laissĂ©es par l âhistoriographie moderne, suscitent aujourdâhui des Ă©tudes, surtout focalisĂ©es sur leur circulation et leur rĂ©ception. Cet article mobilise des analyses lexicomĂ©triques pour dĂ©gager quelques enjeux majeurs de ces textes, qui permettent de mieux comprendre la sociĂ©tĂ© et la culture anglaises de la ïŹn du Moyen Ăge.
â, « Entre polĂ©mique et rĂ©forme. Une traduction versifiĂ©e du De re militari de VĂ©gĂšce, Knyghthod and Bataile (1459-1460) », dans Marie BouhaĂŻk-GironĂšs, Tatiana Debbagi Baranova et Nathalie Szczech (dir.), Usages et stratĂ©gies polĂ©miques en Europe (xive– premier xviie siĂšcle), Bruxelles, Peter Lang, 2016 p. 33-46 [en ligne sur HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02391754v1].
Knyghthod and Bataile est une adaptation versifiĂ©e en anglais du De re militari de VĂ©gĂšce, composĂ©e en 1459-1460 par un prĂȘtre de Calais (alors sous domination anglaise). ComposĂ©e dans la pĂ©riode particuliĂšrement troublĂ©e de la guerre civile, dite guerre des Roses, la principale particularitĂ© de cette adaptation de VĂ©gĂšce est sa forte dimension polĂ©mique â en faveur des Lancastriens et contre les Yorkistes â qui doit ĂȘtre replacĂ©e non seulement dans le champ de la production polĂ©mique de la pĂ©riode (traitĂ©s, manifestes, poĂšmesâŠ), mais aussi dans le plus large champ littĂ©raire anglais du xve siĂšcle, marquĂ© par une intense rĂ©flexion Ă la fois sur le bon gouvernement du royaume et sur la forme poĂ©tique de cette rĂ©flexion. Mais cette dimension polĂ©mique apparaĂźt gommĂ©e dans deux des trois manuscrits conservĂ©s, au profit dâune dimension rĂ©formatrice dĂ©jĂ trĂšs prĂ©sente dans le texte original. Cet article sâemploie donc Ă comprendre lâarticulation entre ces diffĂ©rentes facettes, dans le contexte gĂ©nĂ©ral de la formation dâun langage politique en anglais durant cette pĂ©riode.
â, « Nation, identitĂ©, communautĂ© ? Quelques rĂ©flexions sur la littĂ©rature anglaise des xive et xve siĂšcles », dans Nation et nations au Moyen Ăge. Actes du 44e congrĂšs de la SHMESP, Paris, Publications de la Sorbonne, 2014, p. 107-122 [en ligne sur HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02389185v1].
Les dĂ©bats sur lâidentitĂ© de la nation anglaise Ă la fin du Moyen Ăge sont porteurs de nombreuses controverses. Ils concernent notamment la langue et la littĂ©rature au sens large, en rapport avec le dĂ©veloppement de lâanglais comme langue Ă©crite et intellectuelle, mais dans un environnement marquĂ© par le multilinguisme (latin â français â anglais). Dans ce cadre, lâidentification dâune langue et dâune nation apparaĂźt, en Angleterre, particuliĂšrement problĂ©matique et un retour aux textes semble plus que jamais nĂ©cessaire. Lâanalyse de textes littĂ©raires, politiques, didactiques ou historiques montre que le terme de ânationâ est trĂšs peu employĂ©. En revanche, les termes relevant de la notion de communautĂ© sont de plus en plus frĂ©quents et, dans la seconde moitiĂ© du xve siĂšcle, une communautĂ© anglaise est clairement identifiable dans ces textes et tend Ă se constituer une culture spĂ©cifique que lâon peut sans doute, Ă lâextrĂȘme fin de la pĂ©riode, qualifier de nationale.
â, « La poĂ©sie comme mode de communication politique dans la guerre des Deux Roses », dans Jean-Philippe Genet, Andrea Zorzi et Andrea Gamberini (dir.), The Languages of the Political Society, Rome, Viella, 2011, p. 189-207 [en ligne sur HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02389167v1].
Les poĂšmes de circonstance Ă©crits en Angleterre durant les guerres des Roses dans la seconde moitiĂ© du xve siĂšcle nâont jamais vraiment Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s, principalement parce quâils Ă©taient considĂ©rĂ©s comme Ă©tant de mĂ©diocre facture. Toutefois, ils sont prĂ©cieux pour lâhistorien qui souhaite Ă©tudier la communication politique de la fin du Moyen Ăge : ils ne relĂšvent pas dâune propagande simpliste, mais sâinscrivent dans une nĂ©buleuse textuelle â qui inclut dâautres textes tels que les manifestes, les chroniques, la littĂ©rature gĂ©nĂ©alogique et hĂ©raldique, les traitĂ©s en prose â et nourrissent les dĂ©bats contemporains dans une sociĂ©tĂ© dont les membres sont de plus en plus sensibles Ă la pensĂ©e politique.
â, « Mythe des origines et contrat politique chez Sir John Fortescue », dans François Foronda (dir.), Avant le contrat social. Le contrat politique dans lâOccident mĂ©diĂ©val (xiiie–xve siĂšcles), Paris, Publications de la Sorbonne, 2011, p. 417-433 [en ligne sur HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01598627v1].
Sir John Fortescue (v. 1394-1476) fut un des plus grands juristes anglais du xve siĂšcle. Chancelier de la dynastie des Lancastre en exil aprĂšs la dĂ©position dâHenri VI par Ădouard IV dâYork en 1461, il composa des tracts polĂ©miques mais aussi des traitĂ©s politiques en latin et en anglais (en particulier le Governance of England), afin de dĂ©montrer que le rĂ©gime monarchique anglais Ă©tait dâessence contractuelle, un jus regale et politicum, en le mettant en relation avec le mythe des origines de la Grande-Bretagne, qui aurait Ă©tĂ© fondĂ©e par Brutus, le petit-fils dâĂnĂ©e. Cette explication par les origines a gĂ©nĂ©ralement Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme relevant du stĂ©rĂ©otype, mais la comparaison du traitement de Fortescue avec dâautres Ćuvres majeures â lâHistoire des rois de Bretagne de Geoffrey de Monmouth, le Brut, chronique la plus diffusĂ©e de lâhistoire anglaise, et le Polychronicon, chronique universelle de Ranulph Higden, Ă©galement trĂšs diffusĂ©e â suggĂšre pourtant que Fortescue a mis lâaccent, plus que ses prĂ©dĂ©cesseurs, sur les choix effectuĂ©s par la communautĂ© originelle et lâaccord contractuel avec le roi. En outre, il Ă©tablit un lien, prĂ©coce mais fondamental, entre civilisation et contrat politique.
â, « âPour la charitĂ© et le commun profitâ : Bible, hĂ©resie et politique en Angleterre », dans Les cahiers Ă©lectroniques dâhistoire textuelle du LAMOP, 3, 2010 (1re éd. en ligne 2011), repris et rĂ©visĂ© dans BenoĂźt GrĂ©vin et Aude Mairey (dir.), Le Moyen Ăge dans le texte. Cinq ans dâhistoire textuelle au Laboratoire de MĂ©diĂ©vistique occidentale de Paris, Paris, Publications de la Sorbonne, 2016, p. 165-178 [en ligne sur HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02408991v1].
Le prologue gĂ©nĂ©ral de la Bible wycliffite a rarement Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© dans sa dimension politique. Sa mise en relation avec les thĂšmes de la traduction et de lâaccĂšs Ă la connaissance, permet pourtant de mieux mesurer lâimpact socio-politique de cette derniĂšre, fondamental.
â, « Le bien commun dans la littĂ©rature anglaise de la fin du Moyen Ăge », dans Pouvoir dâun seul et bien commun, ve–xvie siĂšcle, Actes du colloque international de Nanterre (dĂ©cembre 2008), dir. Franck Collard, Revue française dâhistoire des idĂ©es politiques, 32, 2010, p. 373-384 [en ligne sur HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01078922v1].
Pour beaucoup dâhistoriens et de critiques littĂ©raires travaillant sur lâAngleterre des xive et xve siĂšcles, de nombreuses sources littĂ©raires, en particulier toutes celles que lâon pourrait ranger sous la banniĂšre de la poĂ©sie politique, insistent sur la nĂ©cessitĂ© du bien commun, Ă tel point que lâexpression semble avoir la saveur dâun clichĂ© Ă©culĂ© : tous ceux qui participent au gouvernement du royaume, que ce soit directement ou indirectement, sont priĂ©s de faire passer le bien commun avant leurs intĂ©rĂȘts particuliers, de mettre leurs pouvoirs et leurs compĂ©tences variĂ©es Ă son service, sous la direction Ă©clairĂ©e du roi. Pourtant, cette expression nâapparaĂźt que rarement en tant que telle dans les textes et sous plusieurs formes. NĂ©anmoins, elle apparaĂźt toujours de maniĂšre trĂšs significative par rapport aux prĂ©occupations des poĂštes, et toujours en relation avec le gouvernement du roi, quâelle soit conçue comme une notion gĂ©nĂ©rale concernant le bien-ĂȘtre de la communautĂ©, en tant quâobjectif par excellence de la conduite dâun bon gouvernement ; ou dans un sens plus matĂ©riel, mais en lien avec les notions de largesse et de cupiditĂ©, dans le cadre dâune sociĂ©tĂ© de plus en plus monĂ©tarisĂ©e. Une fois encore, lâutilisation dâune notion frĂ©quemment releguĂ©e au rang de stĂ©rĂ©otype sâavĂšre donc complexe et lourde de sens dans la tentative de construction dâun dialogue entre le roi et ses sujets.
â, « PoĂ©sie et politique dans lâAngleterre de la fin du Moyen Ăge : le cas du Parlement », Revue française dâhistoire des idĂ©es politiques 26, 2007, p. 231-250 [en ligne sur HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-01316035v2].
En Angleterre, le parlement sâaffirme dans les derniers siĂšcles du Moyen Ăge comme une institution reprĂ©sentative des Ă©lites anglaises, alors relativement ouverte, importante pour le fonctionnement de lâĂtat. Pour cerner ces Ă©volutions, les sources littĂ©raires sont prĂ©cieuses, et en particulier la poĂ©sie Ă©crite en anglais, abondante Ă partir de 1350. Elles permettent dâapprocher la perception quâavaient les contemporains de cette institution, ainsi que de la replacer dans le cadre plus gĂ©nĂ©ral dâune rĂ©flexion sur lâinstauration dâun dialogue entre pouvoir et sociĂ©tĂ© politique, au cĆur de la naissance de lâĂtat moderne.
Littératures, langues et autorités
I. De lâaffirmation de lâanglais
â « LittĂ©rature, esthĂ©tisation et politique en Angleterre Ă la fin du Moyen Ăge », dans Jean-Philippe Genet (dir.), Vecteurs de lâidĂ©el et mutations des sociĂ©tĂ©s politiques, Paris et Rome, Publications de la Sorbonne-Ăcole française de Rome, 2021, p. 75-91.
Cet article sâinterroge sur les interactions entre forme et contenu du message dans la littĂ©rature anglaise Ă teneur politique entre 1350 et 1450 environ. De nombreuses Ćuvres, qui ont connu une large diffusion, sont en effet Ă©crites en vers durant cette pĂ©riode. Or, lâesthĂ©tisation de lâanglais est un facteur essentiel de sa littĂ©rarisation. Cet article suggĂšre, en analysant Ă la fois leurs interprĂ©tations â parfois axĂ©es sur leur supposĂ©e dimension « propagandiste » â et leurs usages de la versification, que les choix formels de ces auteurs nâont rien dâune coĂŻncidence et doivent ĂȘtre reliĂ©s, tout autant que leurs choix en matiĂšre de contenu, au contexte historique de la fin du Moyen Ăge, culturel bien sĂ»r, mais aussi social et politique.
â « Poetic translatio in England at the end of the Middle Ages », dans Jean-Philippe Genet (dir.), Traduction et culture. France â Ăźles Britanniques, Paris, Classique Garnier, 2018, p. 89-107 [en ligne sur HAL-SHS: https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-03064612].
La translatio poĂ©tique, câest-Ă -dire la traduction ou lâadaptation dâun texte-source (en vers ou en prose) dans une forme versifiĂ©e, est un mode de composition important dans la premiĂšre moitiĂ© du xve siĂšcle anglais, dans le cadre plus large du dĂ©veloppement de lâanglais Ă©crit. Les auteurs de ces textes, au contenu didactique, encyclopĂ©dique ou politique â tels Thomas Hoccleve, John Lydgate et bien dâautres â sont parfaitement conscients de leur contribution Ă la formation dâune tradition poĂ©tique en anglais, et plus prĂ©cisĂ©ment dâune « poĂ©tisation du savoir ». Cet article tente de montrer que le choix de la versification doit ĂȘtre resituĂ© dans le contexte troublĂ© de la pĂ©riode, marquĂ© notamment par lâusurpation de la dynastie des Lancastre, la prĂ©sence de la seule hĂ©rĂ©sie anglaise de la fin du Moyen Ăge, lâĂ©nergie lollarde, ou encore les remous liĂ©s Ă la guerre de Cent ans.
â « Christine de Pizan en Angleterre : une autoritĂ© en matiĂšre de bon gouvernement ? », Revue historique, 679/3, 2016, p. 491-512 [en ligne sur HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02391992v1].
De nombreux textes littĂ©raires en anglais, au xve siĂšcle font preuve dâune prĂ©occupation pour le bon gouvernement et le bien commun. Plusieurs dâentre eux sont des traductions ou des adaptations du français, quâil sâagisse de textes originaux (Guillaume de Deguileville, Alain ChartierâŠ) ou de traductions du latin (Laurent de PremierfaitâŠ), sans compter les influences plus informelles. Christine de Pizan est bien connue en Angleterre dĂšs le tournant des xive et xve siĂšcles : Henri IV de Lancastre lâa invitĂ©e Ă sa cour (invitation quâelle a refusĂ©) et des manuscrits de ses Ćuvres circulent. Elle est Ă©galement traduite et adaptĂ©e tout au long du siĂšcle et encore au siĂšcle suivant, sous le rĂšgne dâHenri VIII Tudor. Quâapporte Christine Ă ces auteurs-traducteurs ? Câest peut-ĂȘtre dâabord lâĂ©loquence de Christine, et lâusage quâelle en fait, qui les aurait sĂ©duit, et cela est sans doute une raison importante dans un siĂšcle oĂč lâanglais se constitue en langue savante, politique et littĂ©raire. Mais, plus largement, se pose la question de lâarticulation entre ces dĂ©veloppements de lâanglais et lâusage politique que font ces auteurs de Christine de Pizan, Ă un moment oĂč lâAngleterre et la France se construisent en partie par leur confrontation, et alors mĂȘme que Christine est une femme. Cet article aborde cette question Ă travers trois exemples de traductions empruntĂ©s Ă trois moments diffĂ©rents : la Letter of Cupid de Thomas Hoccleve au tout dĂ©but du xve siĂšcle, lâEpistle of Othea de Stephen Scrope dans les annĂ©es 1440 et les Fayttes of Armes de William Caxton, imprimĂ©s en 1489.
â « Les traductions anglaises de la fin du Moyen Ăge », dans Olivier Bertrand (Ă©d.), Sciences et savoirs sous Charles V, Paris, HonorĂ© Champion, 2014, p. 283-297 [en ligne sur HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02391858v1].
Aux xive et xve siĂšcles, un vaste mouvement de traductions de textes en anglais sâest dĂ©veloppĂ© dans de nombreux domaines de la connaissance et de la littĂ©rature : Bible, littĂ©rature dĂ©votionnelle, chroniques, romans, textes didactiques, mĂ©dicaux et scientifiques. Cet article se propose dâanalyser les principales caractĂ©ristiques de ce mouvement. Un premier point est le nombre important de traductions effectuĂ©es Ă partir du français â le latin nâĂ©tait pas la seule langue mĂ©diatrice. En second lieu, les commanditaires de ces traductions ont avant tout Ă©tĂ© des membres de la noblesse et de la gentry, hommes ou femmes. Ce nâest quâavec Henri V de Lancastre et son frĂšre Humphrey de Gloucester, Ă partir des annĂ©es 1410-1420, quâune esquisse de politique princiĂšre apparaĂźt en la matiĂšre, qui nâest toutefois pas vraiment dans les dĂ©cennies suivantes, marquĂ©es par les troubles politiques et les guerres civiles. Enfin, il faut souligner les difficultĂ©s posĂ©es aux auteurs qui Ă©crivaient en anglais du fait de la premiĂšre traduction intĂ©grale de la Bible par les lollards.
â « These trewe conclusions in englissh : Langues, cultures et autoritĂ©s dans lâAngleterre du xive siecle », Revue historique, 637, 2006/1, p. 37-57 [en ligne Ă lâadresse suivante : http://www.cairn.info/revue-historique-2006-1-page-37.htm].
Dans lâAngleterre de la fin du Moyen Ăge, la production textuelle en anglais a connu un essor considĂ©rable, aussi bien sur le plan littĂ©raire que sur les plans dĂ©votionnel ou didactique, dans le cadre plus gĂ©nĂ©ral dâune expansion de lâaptitude Ă lire et Ă Ă©crire. Cette production constitue Ă la fois un symptĂŽme et un moteur de la formation dâune culture spĂ©cifique, Ă dominante laĂŻque, mais de caractĂšre non chevaleresque. LâĂ©tude de cette mise en place passe non seulement par lâanalyse des contenus des textes et de leur diffusion, mais aussi par celle des transformations linguistiques. On peut se demander, notamment, comment lâanglais acquiert peu Ă peu un statut dâautoritĂ© par rapport Ă la langue savante par excellence, le latin. Ă la fin du xive siĂšcle, le poĂšte anglais Geoffrey Chaucer a menĂ© une importante rĂ©flexion sur cette question, en particulier dans deux de ses Ćuvres, le Treaty of the Astrolabe et The House of Fame. Leur Ă©tude suggĂšre que Chaucer, par un questionnement conscient des autoritĂ©s mĂ©diĂ©vales, a voulu lĂ©gitimer Ă la fois son Ćuvre et lâanglais, afin de participer Ă la crĂ©ation dâun espace intellectuel plus ouvert, correspondant Ă une sociĂ©tĂ© dynamique.
 II. Ătudes de cas
â « Hoccleve et Lydgate Ă©taient-ils âantifĂ©ministesâ ? », dans Genre textuel, genre social, Cahiers Ă©lectroniques dâhistoire textuelle du LAMOP, 8, Paris, Lamop, 2015, p. 72-100 (1Ăšre Ă©d. en ligne 2017 : https://lamop.pantheonsorbonne.fr/sites/default/files/inline-files/Aude_Mairey_2015.pdf), repris et rĂ©visĂ© dans Emmanuelle Vagnon et Christopher Fletcher, Le Moyen Ăge dans le texte, 2, Au-delĂ de lâĂ©crit, Paris, Ăditions de la Sorbonne, 2021, p. 217-239.
Thomas Hoccleve (v. 1368-v. 1426) et John Lydgate (v. 1370-v. 1449), deux des plus importants auteurs du xve siĂšcle, ont rĂ©guliĂšrement Ă©tĂ© accusĂ©s de misogynie et dâantifĂ©minisme dans le cadre dâĂ©tudes analysant les conceptions genrĂ©es dans la littĂ©rature anglaise contemporaine. Certains passages de leurs Ćuvres (dans le Regement of Princes dâHoccleve ou le Troy Book de Lydgate, par exemple) prĂȘtent en effet le flanc Ă des critiques de cet ordre. Toutefois, dâautres passages ambigus, dans ces mĂȘmes textes, invitent Ă la nuance et, surtout, Ă remettre en contexte les conceptions de ces deux auteurs vis-Ă -vis des femmes. Cet article se propose dâanalyser ces conceptions Ă lâaune du contexte politique contemporain (au sens large du terme) en envisageant, en particulier, la place des femmes dans lâespace discursif des Ćuvres dâHoccleve et de Lydgate.
â « Boccace en Angleterre : la Fall of Princes de John Lydgate (1431-1438) », dans Barbara Fleith, RĂ©janne Gay-Canton, GĂ©raldine Veysseyre (dir.) en collaboration avec Aude Mairey et Audrey PĂ©rard, De lâ(id)entitĂ© textuelle au cours du Moyen Ăge tardif (xiiie-xve siĂšcle), Paris, Classiques Garnier, 2018, p. 163-182 [en ligne sur HAL-SHS: https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-03064573].
Pour composer The Fall of Princes, John Lydgate recourut Ă la traduction par Laurent de Premierfait du De casibus virorum illustrium de Boccace. Soulignant les prĂ©occupations propres Ă chaque auteur, l âĂ©tude montre que Lydgate participe Ă la constitution dâune culture vernaculaire anglaise.
â « John Gower ou le multilinguisme en action », MĂ©diĂ©vales, n°68, printemps 2015, p. 57-72 [en ligne Ă l’adresse suivante : https://journals.openedition.org/medievales/7533].
John Gower (ca 1330-1408) est le seul poĂšte anglais de la fin du Moyen Ăge dont on peut ĂȘtre certain quâil a composĂ© son Ćuvre dans les trois langues principales alors en usage en Angleterre â le français, lâanglais et le latin â de maniĂšre tout Ă fait consciente, comme en tĂ©moignent ses trois principaux poĂšmes, la Vox Clamantis (latin), le Mirour de lâOmme (français) et la Confessio Amantis (anglais). Ainsi est-il le reprĂ©sentant exceptionnel dâune pĂ©riode oĂč une rĂ©flexion Ă visĂ©e rĂ©formatrice sâexprime dans le cadre dâun systĂšme de communication encore caractĂ©risĂ© par son multilinguisme.
â « Thomas Hoccleve ou lâambiguĂŻtĂ© de lâautoritĂ© poĂ©tique », dans Jean-Philippe Genet (Ă©d.), La lĂ©gitimitĂ© de lâimplicite, Rome et Paris, Ăcole Française de Rome-Publications de la sorbonne, 2015, p. 337-355 [en ligne sur HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02391888v1].
Thomas Hoccleve (v. 1367-1426) Ă©tait Ă la fois un scribe gouvernemental et un poĂšte, dont la particularitĂ© est quâil est lâun des premiers Ă composer des passages « autobiographiques » en anglais. Sa poĂ©sie exacerbe un certain nombre de thĂšmes dont se prĂ©occupent ses contemporains, en particulier sur la question de la lĂ©gitimitĂ© de chacun â roi, prince ou sujet â vis-Ă -vis de la sociĂ©tĂ©. Sa position particuliĂšre, Ă la fois au centre et en marge du pouvoir, entre household et administration, dans un office qui garde une part dâinformel tout en Ă©tant de plus en plus structurĂ©, lâa contraint Ă Ă©laborer une vision aigue des tensions de la pĂ©riode, et Ă©ventuellement de distiller certains dĂ©saccords. En mĂȘme temps, tout acteur du systĂšme quâil soit, lâexpression des angoisses de Thomas Hoccleve par le biais de sa persona â qui sont intimement connectĂ©es aux tensions sociales et contemporaines quâil pointe â le poussent Ă Ă©laborer une rĂ©flexion sophistiquĂ©e sur le regimen, dont la maĂźtrise est indispensable pour le prince, mais aussi pour ses sujets.
â « Entre litterature, science et politique : les Ćuvres alchimiques de Thomas Norton et George Ripley », Revue Historique, 658/2, 2011, p. 243-263 [en ligne Ă l’adresse suivante : https://www.cairn.info/revue-historique-2011-2-page-243.htm].
Les Ćuvres alchimiques de Thomas Norton (The Ordinal of Alchemy) et George Ripley (The Compound of Alchemy) constituent deux des plus importants tĂ©moignages de la popularitĂ© de lâalchimie dans lâAngleterre de la seconde moitiĂ© du xve siĂšcle, mais elles nâont gĂ©nĂ©ralement Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©es que sous lâangle de leur pseudo- scientificitĂ©. Or, leurs auteurs abordent, particuliĂšrement dans leurs prologues, des questions cruciales sur les notions de littĂ©rature, de langue et de connaissance, mais aussi sur leur rapport au pouvoir et au prince. Cela est dâautant plus notable quâils souhaitent transmettre une discipline Ă la croisĂ©e des sciences et des arts, marquĂ©e par la culture du secret. De fait, ces textes invitent Ă repenser tout autant les frontiĂšres Ă©tablies entre cultures savantes et non savantes que celles entre les genres littĂ©raires mĂ©diĂ©vaux. Ils participent pleinement Ă la constitution dâune culture laĂŻque possĂ©dant une forte identitĂ© anglaise et marquĂ©e par des enjeux politiques essentiels â la transformation du prince aux fins de bon gouvernement â dans le contexte dâune sociĂ©tĂ© politique troublĂ©e par la guerre civile.
â « William Caxton : auteur, Ă©diteur, imprimeur », IdentitĂ©s britanniques. Espaces, langues, cultures, dir. Jean-Philippe Genet, Cahiers de Recherches MĂ©diĂ©vales et Humanistes, 19, 2010, p. 123-142 [en ligne Ă lâadresse suivante : http://crm.revues.org/11991].
William Caxton fut le premier imprimeur anglais, actif de 1473 Ă 1491. Il publia prĂšs de 80 ouvrages (rééditions comprises), presque tous en anglais, parmi lesquels de nombreuses traductions de sa main, souvent accompagnĂ©es de prologues et/ou dâĂ©pilogues. Il intervint Ă©galement Ă plusieurs reprises sur dâautres textes, faisant ainsi Ćuvre dâĂ©diteur. Ces prologues constituent un vĂ©ritable laboratoire dâanalyse de la culture Ă©crite de la fin du Moyen Ăge et suggĂšrent que Caxton voulait participer Ă la constitution dâune culture anglaise et laĂŻque, destinĂ©e Ă une communautĂ© consciente dâelle-mĂȘme.
â « Pratiques de lâallĂ©gorie dans la poĂ©sie anglaise du xive siecle », dans Gilbert Dahan et Richard Goulet (Ă©d.), AllĂ©gorie des poĂštes, AllĂ©gorie des philosophies, Ătudes sur la poĂ©tique et lâhermĂ©neutique de lâallĂ©gorie de lâAntiquitĂ© Ă la RĂ©forme, Paris, Vrin, 2005, p. 266-288 [en ligne sur HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00426659v1].
L’objectif de cet article est de revisiter la problĂ©matique des liens entre allĂ©gorie des clercs et allĂ©gorie des poĂštes dans une perspective historique, dans le cadre plus large d’une rĂ©flexion sur les interactions entre les textes littĂ©raires, leurs auteurs, et l’Ă©volution du systĂšme de communication anglais aux xive et xve siĂšcles. Deux auteurs sont particuliĂšrement envisagĂ©s, William Langland et Geoffrey Chaucer, qui ont tous deux composĂ© des poĂ©sies allĂ©goriques. Ces derniĂšres sont marquĂ©es par les diffĂ©rents modes d’interprĂ©tation de la Bible, que les poĂštes interrogent et rĂ©utilisent dans leurs propres constructions de maniĂšre structurelle, afin de produire un discours spĂ©cifique et adaptĂ© Ă leur public, constituĂ© d’un nombre croissant de laĂŻcs de plus en plus exigeants.
Historiographie, méthodologie, synthÚses
I. Historiographies et méthodologies
â en collaboration avec Mourad Aouini, « PALM : Un modĂšle neuronal pour lâĂ©tiquetage morphosyntaxique des textes mĂ©diĂ©vaux », dans JADT 2020 : 15Ăšmes JournĂ©es Internationales d’Analyse statistique des DonnĂ©es Textuelles, Toulouse, 2021, en ligne : http://lexicometrica.univ-paris3.fr/jadt/JADT2020/jadt2020_pdf/MAIREY_AOUINI_JADT2020.pdf.
â « Des Ăąges de la chevalerie (xie–xve siĂšcles) ? Approche historiographique », dans Jean-François Dunyach et Aude Mairey (dir.), Les Ăąges de Britannia. Repenser l’histoire des mondes britanniques (Moyen Ăge-xxie siĂšcle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, p. 55-69 [en ligne sur HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02409250v1].
Les origines et le dĂ©clin de la chevalerie, font lâobjet de nombreuses controverses historiographiques en Angleterre depuis plus dâun siĂšcle, ce qui soulĂšve la question beaucoup plus gĂ©nĂ©rale de la pertinence des pĂ©riodisations historiques. Mais ces controverses sont intimement liĂ©es aux problĂšmes de dĂ©finition de cette notion. Cet article Ă©tudie ces dĂ©bats, en soulignant que la chevalerie nâest pas seulement un code militaire ou aristocratique, ni mĂȘme une « idĂ©ologie » (avec tous les guillemets dâusage), mais quâelle constitue, de maniĂšre beaucoup plus large, un phĂ©nomĂšne culturel sur la longue durĂ©e, dynamique et non figĂ©. Câest pourquoi elle est si difficile Ă pĂ©riodiser avec certitude.
â « Genre et culture de lâĂ©crit en Angleterre Ă la fin du Moyen Ăge : enjeux croisĂ©s (essai historiographique) », Clio. Histoire, femmes et sociĂ©tĂ©s, 38, 2013, p. 273-298 [en ligne en français : https://journals.openedition.org/clio/11671 ; et en anglais : https://www.cairn-int.info/article-E_CLIO1_038_0273–gender-and-written-culture-in-england.htm].
Nombre dâanalyses et de rĂ©flexions dâAnglo-Saxons (mais aussi de Scandinaves et de NĂ©erlandais) sur les interactions entre genre et culture Ă©crite en Angleterre Ă la fin du Moyen Ăge ont Ă©tĂ©, ces derniĂšres annĂ©es, dâune grande richesse. Elles mĂ©ritent dâĂȘtre apprĂ©hendĂ©es dans toute leur complexitĂ© et dâĂȘtre confrontĂ©es aux rĂ©cents questionnements de lâhistoriographie française. Une grande partie de ces travaux sâest inscrite dans le cadre dâune analyse renouvelĂ©e du triptyque « literacy/orality/ aurality » et insiste sur la complexitĂ© des contenus et des formes de savoirs fĂ©minins et de leurs transmissions Ă tous les niveaux. Ces Ă©tudes soulignent la multiplicitĂ© des situations et des modĂšles selon les contextes sociaux, politiques et religieux. Elles Ă©largissent et problĂ©matisent la notion de literacy ainsi que les rapports de domination hommes/femmes qui en rĂ©sultent, dessinant un paysage culturel toujours plus dense.
â « English poetry and political society at the end of the Middle Ages », prĂ©sentation non publiĂ©e effectuĂ©e lors de la journĂ©e dâĂ©tude « Political Language. The Study of Terminology as a Tool in Political and Social History », Queen Mary, University of London (26 mars 2013) [en ligne sur Academia : https://www.academia.edu/10231947/English_poetry_and_political_society_at_the_end_of_the_Middle_Ages_2013_].
Exemple de traitement textomĂ©trique d’un corpus de textes en moyen anglais (non publiĂ©).
â « Quelles perspectives pour la textomĂ©trie », dans Jean-Philippe Genet et Andrea Zorzi (dir.), Les historiens et lâinformatique : un mĂ©tier Ă rĂ©inventer, Rome, Ăcole française de Rome, 2011, p. 157-170 [en ligne sur HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02093180v1].
Les historiens actuels, au moins les spĂ©cialistes des pĂ©riodes anciennes, se sont plutĂŽt dĂ©tournĂ©s ces derniĂšres annĂ©es des mĂ©thodes informatiques et statistiques de traitements de textes et de corpus, aujourdâhui regroupĂ©es sous le nom de textomĂ©trie. Or, la palette de ces derniĂšres sâest dans le mĂȘme temps considĂ©rablement Ă©largie. Elles soulĂšvent cependant nombre de problĂšmes, dâordre Ă©pistĂ©mologique autant que technique, quâil convient dâĂ©lucider dans un contexte gĂ©nĂ©ral de profondes transformations du traitement de la connaissance. Lâobjet de cet article est de contribuer Ă cette rĂ©flexion, en sâattachant aussi bien Ă lâĂ©pineuse question de lâapprentissage quâĂ la prĂ©sentation de quelques outils particuliĂšrement utiles pour lâĂ©tude historique des langues anciennes.
â « Multilinguisme et code-switching en Angleterre Ă la fin du Moyen Ăge. Approche historiographique », dans Reflets de code-switching dans la documentation mĂ©diĂ©vale ?, Cahiers Ă©lectroniques dâhistoire textuelle du LaMOP, 2, 2009 (1re éd. en ligne 2011 : https://lamop.univ-paris1.fr/menu-haut/publications-et-ressources/publications-du-lamop/cahiers-electroniques-dhistoire-textuelle-du-lamop-cehtl/cehtl-2-2009/).
L’historiographie anglo-saxonne s’est, pour les langues mĂ©diĂ©vales, profondĂ©ment renouvelĂ©e ces derniĂšres annĂ©es. Les contacts entre les trois langues de l’Angleterre âlatin, français, anglaisâ a fait l’objet d’analyses qui portent sur la complexitĂ© de leurs rapports et sur celle du multilinguisme dans la sociĂ©tĂ© mĂ©diĂ©vale.
â « Lâhistoire culturelle dans lâhistoriographie anglo-amĂ©ricaine. Quelques Ă©lĂ©ments de rĂ©flexion », MĂ©diĂ©vales, 55, automne 2008, p. 147-162 [en ligne Ă lâadresse suivante : http://medievales.revues.org/5498].
Cet article se propose de donner quelques points de repĂšres sur l’historiographie culturelle anglo-amĂ©ricaine, pour la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale, en suggĂ©rant les convergences et les Ă©carts avec l’historiographie française.
â « La poĂ©sie allitĂ©rative anglaise du xive siĂšcle. Une analyse factorielle par domaine lexical », Histoire & Mesure, xviii-3/4, 2003, p. 263-288 [en ligne Ă l’adresse suivante : https://journals.openedition.org/histoiremesure/824].
Lâanalyse factorielle portant sur un domaine lexical constitue le complĂ©ment apprĂ©ciable dâune analyse factorielle gĂ©nĂ©rale rĂ©alisĂ©e Ă partir des frĂ©quences les plus importantes des textes dâun corpus. AppliquĂ©e aux poĂšmes anglais du xive siĂšcle, dont les auteurs furent trĂšs prĂ©occupĂ©s par le monde qui les entourait, elle permet de suggĂ©rer quelques-uns des apports, mais aussi des limites de cet outil statistique. Sur le plan mĂ©thodologique, ses apports apparaissent en effet doubles. Elle conduit tout dâabord Ă affiner les tendances dĂ©gagĂ©es par lâanalyse factorielle gĂ©nĂ©rale et Ă mettre en valeur des aspects non reprĂ©sentĂ©s par cette derniĂšre mais nĂ©anmoins dignes dâintĂ©rĂȘt. En outre, elle complĂšte utilement une Ă©tude lexicologique (associations et concordances). Les limites se situent surtout dans le fait que tous les textes dâun corpus ne traitent pas des mĂȘmes thĂšmes, alors quâils apparaissent dans les rĂ©sultats. Elles peuvent nĂ©anmoins ĂȘtre surmontĂ©es par une interprĂ©tation attentive.
2. SynthĂšses
â « Londres et le roi, xiiie–xive siĂšcle : une relation conflictuelle ? », dans Franck Collard (dir.), Villes et construction Ă©tatique en Europe du Nord-Ouest du xiiie au xve siĂšcle (Empire, anciens Pays-Bas, France, Angleterre), Paris, BrĂ©al, 2022, p. 155-170.
â « Christine de Pizan », dans Mortimer Sellers et Stephan Kirste (dir.), Encyclopedia of the Philosophy of Law and Social Philosophy, Springer, Dordrecht, 2021, en ligne : https://doi.org/10.1007/978-94-007-6730-0_954-1.
â « LâAngleterre de la guerre des Roses : entre chaos et construction politique », dans La guerre civile, dir. Jean Baechler, Paris, Ăditions Hermann, 2018, p. 195-218.
â « Et sâils avaient parlĂ© français », Les Collections de LâHistoire â Les Anglais. La nation impĂ©riale, 77, octobre-dĂ©cembre 2017, p. 24-25.
â « Richard III ou le destin dâun monstre », LâHistoire, 384, fĂ©vrier 2013, p. 66-69.
â « La Bible wycliffite », dans Une histoire du monde au xve siĂšcle (vers 1380-vers 1520), dir. Patrick Boucheron, Paris, Fayard, 2009, p. 458-463.
Médiévalisme
â « La Peste Noire », dans Anne Besson, William Blanc et Vincent FerrĂ© (dir.), Dictionnaire du Moyen Ăge imaginaire, Paris, VendĂ©miaire, 2022, p. 336-339.
â « Robin des bois », dans Anne Besson, William Blanc et Vincent FerrĂ© (dir.), Dictionnaire du Moyen Ăge imaginaire, Paris, VendĂ©miaire, 2022, p. 371-375.
â « Sir Walter Scott », dans Anne Besson, William Blanc et Vincent FerrĂ© (dir.), Dictionnaire du Moyen Ăge imaginaire, Paris, VendĂ©miaire, 2022, p. 394-396.
â « Le Merlin de la BBC (2008-2012) : entre dĂ©tournement et rĂ©appropriation ? », MĂ©diĂ©vales, 78, 2020, p. 87-100.