Les dimensions spatiales du médiévalisme
Programme 2022 (vendredi 14h-16h, salle Perroy, Sorbonne)
28 janvier 2022 – Aude Mairey, « Introduction ».
11 février 2022 – Annick Peters-Custot (Université de Nantes), « Constantinople, projection spatiale de l’imaginaire orientaliste »:
Depuis les récits de croisés de la seconde croisade, Constantinople est installée, dans l’imaginaire occidental, comme une réplique de la Grande Prostituée, Babylone, la ville des extrêmes, de la sainteté et de la perdition, de la force et de la faiblesse. La littérature française du xixe siècle se ressaisit de la Ville et fait de son espace urbain, comme de sa population, la projection des fantasmes orientalisants les plus stéréotypés: violence et sainteté, luxe et misère, chaos et passion, l’espace de Constantinople s’écrit dans une effrayante féminité comme un monde à l’envers. Nous nous proposerons d’examiner les traits de cette incarnation (au sens le plus strict) de l’Orient byzantin dans l’espace de sa ville principale au travers de quelques oeuvres et auteurs emblématiques.
25 février 2022 – Pierre-Brice Stahl (Sorbonne Université), « L’imaginaire Nord médiéval »:
Cette intervention introduira le concept de médiévalisme boréal dont le discours se fonde sur l’interaction de trois imaginaires : géographique avec le boréalisme, temporel avec le médiévalisme et ethnique avec la figure du « Viking ».
18 mars 2022 => Séance reportée au 13 mai 2022 – Fanny Madeline (Université Paris 1) et Alexis Lycas (EPHE), « Le médiévalisme scientifique de la cartographie sur le Moyen Âge : regards croisés Chine-Europe » :
Les atlas et les cartes en couleurs qui illustrent les ouvrages sur le Moyen Âge offrent une représentation de l’espace médiéval qui produit un biais de compréhension qu’on pourrait considérer utilement comme un médiévalisme scientifique. Notre intervention cherchera à explorer les impensés de ces constructions graphiques et à comprendre ce qu’elles produisent sur nos représentations du Moyen Âge. Quel est l’état de ces questionnements dans l’historiographie européenne mais également chinoise, qui possède aussi une longue tradition de représentation cartographique de l’espace?
1er avril 2022 – Francis Mickus (Université Paris 1), « Le Moyen Âge au cinéma : reconstituer l’espace ou le rendre reconnaissable ? »:
Au cinéma, le Moyen Âge connaît ses propres codes pour représenter l’espace dans lequel se déroule l’intrigue. Mais, s’agit-il d’un monde imaginé, imaginaire ou reconstruit selon nos connaissances ? Le cinéma parvient-il en outre à montrer comment les gens qui vivaient à l’époque occupaient et concevaient l’espace qui les entoure ?
22 avril 2022 – Emmanuelle Vagnon (CNRS-LaMOP), « Espace et cartes géographiques dans la littérature médiévaliste »:
Depuis l’œuvre de Tolkien, qui illustrait lui-même ses livres avec des cartes, la représentation de l’espace imaginaire de l’intrigue tient une place essentielle dans la littérature médiévaliste contemporaine. Souvent construits sur le mode d’une quête initiatique, ou d’un affrontement entre territoires rivaux, les romans d’heroic fantasy, en particulier ceux destinés à la jeunesse, recourent abondamment à des cartes tantôt naïves, tantôt plus élaborées, supposées reproduire l’espace « à la manière du Moyen Âge ». Nous tenterons de comprendre ce que ces dessins doivent aux cartes réellement produites au Moyen Âge, et ce qu’elles nous disent de l’imaginaire médiévaliste aujourd’hui.