Le médiévalisme au féminin

Programme 2025

(vendredi 14h-16h, salle Perroy, Sorbonne, et en hybride)

31 janvier – Aude Mairey, « Introduction ».

7 février – Annick Peters-Custot (Université de Nantes), « Théodora, la femme fatale et les parfums d’Orient (France) »

Après que Gustave Flaubert eut ouvert le flacon littéraire des parfums d’Orient en 1862 avec Salammbô, le thème de l’Orientale fatale connut un grand succès sur la scène parisienne, ce dont profita Théodora, l’impératrice et épouse de Justinien. Les différents visages de l’impératrice, de la pièce de Victorien Sardou qui triompha en 1894 à Paris avec la grande Sarah Bernhardt dans le rôle-titre, jusqu’aux apparitions plus contemporaines de cette figure ont ceci en commun, qu’elles répondent toutes au portrait qu’en fit, en son temps, son contemporain Procope, tout en faisant de Théodora l’avatar d’un Empire romain orientalisé et décadent.

7 mars – Justine Breton (Université de Lorraine), « Princesse, guerrière, “femme forte” : que sont nos amies devenues dans les séries médiévalistes ? »

Alors que les personnages féminins occupent de plus en plus le devant de la scène dans les séries médiévalistes, leur augmentation va de pair avec une tendance à l’uniformisation des représentations et à une réappropriation de codes traditionnellement associés aux figures masculines. Un tour d’horizon des séries consacrées au Moyen Âge depuis les années 1950 permettra d’interroger les enjeux et les limites de la représentation des femmes dans les productions sérielles les plus récentes.

21 mars – Stéphane Lamassé (Université Paris 1), « Jeanne, un mythe à l’heure du numérique »

Jeanne d’Arc est une figure médiévale emblématique qui continue de susciter des débats et des interprétations variées, même à l’ère du numérique. J’aimerais revenir sur ce débat pour fonder une recherche sur la façon dont cette figure est propice à l’expression de sentiments, d’empathie qui catalyse des idéologies variées.

11 avril – Fanny Madeline (Université Paris 1), « Emma, Mathilde, Aliénor: la représentation figurée des reines d’Angleterre des xie-xiie siècles à l’écran et dans les fictions dessinées »

Depuis l’incarnation à l’écran d’Aliénor par Katherine Hepburn, dans Un Lion en Hiver (1964), les représentations des reines d’Angleterre ont connu bien des évolutions. Je m’intéresserai notamment aux principaux caractères de ces évolutions, en limitant mon propos à ces trois figures féminines qui ont fait l’objet de plusieurs films ou séries télévisées, en montrant notamment comment la place prédominante qu’occupait Aliénor, bien que toujours omniprésente, laisse désormais la place à l’émergence d’autres figures de reines médiévales.

25 avril – Annliese Nef (Université Paris 1), « De quelques femmes puissantes du monde islamique médiéval entre histoire et fiction »

La présentation commencera par revenir sur quelques figures historiques (épouses, concubines, filles ou mères de califes) et fictionnelles (Shéhérazade) et sur leur traitement historique et littéraire, de manière à introduire les enjeux et topoi de ces évocations. Elle se concentrera dans un second temps sur le personnage de Shajar al-Durr (?-1257) et sur l’attention que lui ont portée historiens et auteurs de romans historiques du Moyen Âge à aujourd’hui.